Présentation de la sociologie en quelques vidéos

Pour la plupart des étudiants de premier cycle, la sociologie s'apparente davantage à une propédeutique aux concours administratifs qu'à un débouché vers le métier de sociologue. Une enquête menée par Odile Piriou auprès d'étudiants en sociologie a montré qu'ils ne s'identifient guère à des "sociologues". Ce n'est pas le cas pour leurs confrères de "philo", de "psycho" ou encore "d'éco". Et si l'identification s'opère, c'est en référence au sociologue "académique" de l'université ou du Cnrs. Dans ce programme, plusieurs sociologues et des doctorants en sociologie exposent les "ficelles" ou les écueils de leur métier, qu'ils l'accomplissent dans l'enceinte de l'université (Bernard Lahire et Martine Segalen) ou en dehors, dans une grande entreprise (Hélène-Yvonne Meynaud) et dans une agence d'urbanisme (Bruno Voisin).

"Sur le travail de terrain" constitue le premier volet d'une série de trois programmes construits à partir des interventions de Howard S. Becker et de Eliot Freidson. Ce système de "master class" est encore peu fréquent en sciences sociales en France et comportait donc une part d'incertitude, à laquelle s'ajoutait l'organisation de séances autour de deux sociologues très connus : ils sont, certes, issus de la même tradition théorique (l'école de Chicago), mais ils pratiquent la sociologie de manière assez dissemblable. L'ancienne connivence et la profonde amitié qui unissent ces deux chercheurs ont permis de mener à bien l'opération. Ce sont leurs réactions qui ont été retenues et proposées ici sous forme de six séquences vidéo.

"Du travail de conceptualisation" constitue le deuxième volet d'une série de trois programmes construits à partir des interventions de Howard S. Becker et de Eliot Freidson. Ce sont leurs réactions qui ont été retenues et proposées ici sous forme de six séquences vidéo. Ils pointent des sujets aussi divers que : la désorganisation sociale ; les oppositions organisation / désorganisation ou dépendance / indépendance ; les concepts issus de l'expérience vécue plutôt que de la théorisation ; la désignation des individus et groupes étudiés ; l'intérêt des données partielles et imparfaites ; les travaux menés sur le concept de profession. Et les commentent en se référant à leurs expériences personnelles et aux réflexions de Parsons ; R. Park ; D. Matza ; Znaniecki ; Goode ; Darwin ; M. Weber et A. Smith.

"Professions, expertises, compétences" constitue le troisième et dernier volet d'une série de programmes construits à partir d'interventions de Howard S. Becker et de Eliot Freidson. Leurs réactions, qui ont été retenues et proposées ici sous forme de cinq séquences vidéo, nous permettent d'aborder des sujets comme : l'activité thérapeutique professionnelle et amateur ; les problèmes d'identité et de classification professionnel / amateur ; l'importance de la dimension historique pour aborder cette question identitaire ; les liens entre pouvoirs et professions ; les rapports entre professions / spécialisation / expertise / contre-expertise / réglementation et pratique politique. Howard S. Becker et Eliot Freidson les commentent en se référant à leurs propres travaux et aux réflexions de Michel Foucault ; Magali Sarfati-Larson ; Barrington Moore et Bruno Latour.

Par Philippe Coulangeon (2011)
Dans la France d’aujourd’hui, le « capital culturel », en particulier sous sa forme scolaire, continue d’orienter puissamment les trajectoires sociales. Il est même vraisemblable que la valeur sociale des diplômes n’ait jamais été aussi forte qu’aujourd’hui. Les prophètes du déclin de la culture font pourtant recette, sur fond de mise en scène tapageuse d’une présidence « bling-bling » qui viendrait couronner le lent effondrement d’un ordre ancien, dominé par le prestige de la culture littéraire et des humanités. Le règne de l’écrit serait mis à mal par celui de l’écran, et le triomphe d’élites vantant les vertus du bonheur matériel et de la fortune. L’humeur portée par ce divorce des élites du savoir et des élites du pouvoir nourrit un certain désarroi à l’égard des vertus émancipatrices naguère prêtées à la démocratisation de la culture et de l’éducation. Faut-il se ranger à l’idée que les diplômes verraient inévitablement leur « niveau » s’affaiblir à mesure qu’ils se multiplient ? Que la dévalorisation relative des ressources culturelles serait consubstantielle à leur diffusion, dans un contexte marqué par un accroissement des inégalités de richesse ? Tout ceci invite à se pencher sur l’articulation contemporaine des composantes culturelles et économiques de la structure des inégalités : quel est aujourd’hui le rôle de la culture dans la structuration des rapports « de classe » ? Quelles sont les conséquences de l’expansion scolaire qui s’est produite depuis la fin des années 1960 et, plus encore, au cours des années 1980 et 1990 ? Quel est l’impact des politiques publiques de l’Education mais aussi de la Culture ? Comment ont évolué, à la faveur de ces transformations, les normes de la légitimité culturelle ? Telles sont les questions que cet ouvrage pose pour penser les métamorphoses contemporaines de la distinction. (Source : Editions Grasset)

La discrimination négative. Citoyens ou indigènes ?
Par Robert Castel (2008)
Au coeur de l'actualité, Robert Castel propose une lecture épurée des "problèmes sociaux" que les médias nous donnent à voir quotidiennement : révoltes des "jeunes de banlieue", malaise urbain et blocage social face à certains groupes du fait de leur origine ou de leur religion. Pour le sociologue, notre société pratique, bien qu'elle s'en défende, une véritable discrimination négative : elle assigne à un individu un destin, sur la base d'une caractéristique qu'il n'a pas choisie, mais que les autres renvoient sous la forme d'un stigmate. Ces discriminations s'exercent particulièrement dans le domaine scolaire, religieux, mais aussi face au système judiciaire et dans la recherche d'un emploi. Peut-on alors vraiment parler de citoyenneté dans des espaces que l'on présente la plupart du temps comme des ghettos ? Ou, comme Robert Castel, doit-on voir la banlieue comme un chantier au cœur de la République ?

Par François Dubet (2008)
L'école est un champ de batailles et de conflits plus ou moins feutrés. Quoi qu'il en pense et quoi qu'il en dise, le sociologue est dans cette bataille et y participe, même quand il veut s'extraire de la mêlée. Fruit de nombreuses années d'enquêtes et d'analyses, Faits d'école, de François Dubet parvient à donner de l'école en France un état des lieux axé sur les "faits d'école", c'est-à-dire sur ce que l'école "fait" aux individus, élèves, familles, enseignants. Sur ce vaste panorama de toutes les questions qui concernent aujourd'hui le système éducatif français (la laïcité, la violence, l'égalité), François Dubet pose son regard à la fois scientifique et engagé, apporte une interprétation éclairée des mutations de l'école et va même jusqu'à interroger le rôle du sociologue dans la compréhension de tous ces phénomènes.

Par Olivier Donnat (2010)
Depuis les années 1970, l’enquête sur les pratiques culturelles menée par le ministère de la Culture et de la Communication constitue le principal baromètre des comportements des Français dans le domaine de la culture et des médias. Les résultats 2008 révèlent, plus de dix ans après ceux de 1997, l’ampleur des effets d’une décennie de mutations induites par l’essor de la culture numérique et de l’internet. Au moment où plus de la moitié des Français disposent chez eux d’une connexion à haut débit, où plus d’un tiers utilisent l’internet quotidiennement à des fins personnelles, comment les nouvelles formes d’accès en ligne à la culture s’articulent-elles avec la consommation des anciens médias (télévision, radio, presse écrite) et avec les pratiques culturelles traditionnelles ? Comment se portent la lecture de livres, l’écoute de la musique ou la pratique en amateur d’activités artistiques ? La fréquentation des salles de cinéma, des théâtres ou des salles de concert a-t-elle baissé ou augmenté et le profil de leurs publics a-t-il évolué ? Le livre d’Olivier Donnat restitue les résultats de l’enquête dans le domaine de la télévision, de la musique, du livre et de la presse, des sorties et visites culturelles et des pratiques amateurs, en soulignant chaque fois les permanences mais aussi les lignes de rupture qui se dessinent sous la poussée d’une culture numérique déjà très présente dans le quotidien des jeunes générations.

Par Irène Théry (2008)
Qui sommes-nous ? Homme ? Femme ? Homme dans un corps de femme ou femme dans un corps d'homme ? Est-ce vraiment notre sexe qui détermine notre identité ? Pour aborder ces questions fondamentales, Irène Théry concilie anthropologie et histoire dans une approche non plus identitaire mais relationnelle : la distinction homme / femme est instituée par les relations sociales et n'est pas un simple attribut de genre propre à chaque être. À l'aide d'exemples choisis dans d'autres sociétés, Irène Théry parvient à donner une autre lecture de la distinction de sexe et remet en cause notre vision focalisée sur l'individu. Son livre ouvre de nouvelles voies à notre quête démocratique de l'égalité de sexe.

Par Louis Chauvel (2007)
Stagnation économique, inégalités croissantes, chômage… les temps heureux des classes moyennes sont aujourd'hui bien finis. En France, le malaise est clairement perceptible dans le domaine économique et de nombreux Français voient la pauvreté comme une menace possible. Mais qui sont les classes moyennes ? Comme l'explique Louis Chauvel, "classe moyenne" n'est pas une appellation d'origine contrôlée. Il est néanmoins possible d'en dessiner les contours et d'en cerner les groupes constitutifs, et de comprendre comment elles ont évolué depuis les Trente glorieuses, face aux grands problèmes économiques mondiaux. Au-delà des questions purement économiques, c'est bien une dynamique générationnelle qui a changé : pour la première fois depuis un demi-siècle, les enfants vivent souvent moins bien que leurs parents. La progression sociale est aujourd'hui en crise et entraîne avec elle une remise en question de l'organisation de la société.

Le temps des émeutes
Par Alain Bertho (2009)
Alain Bertho s'est intéressé au phénomène des émeutes dans le monde entier. Il propose dans ce livre un état des lieux et une histoire des émeutes dans le monde depuis 1968 jusqu'aux plus récentes : banlieue parisienne, Athènes, Madagascar... Une lecture inédite et globale de ce phénomène.

Par Elsa Dorlin (2008)
La race a une histoire qui renvoie à l'histoire de la différence sexuelle. Au XVIIe siècle, les discours médicaux affligent le corps des femmes de mille maux : “suffocation de la matrice”, “hystérie”, “fureur utérine”, etc. La conception du corps des femmes comme un corps malade justifie efficacement l'inégalité des sexes. (…) Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la différence sexuelle pour élaborer le concept de “race” : les Indiens Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament pathogène, efféminé et faible. Ce sont ces articulations entre le genre, la sexualité et la race, et leur rôle central dans la formation de la Nation française moderne qu'analyse Elsa Dorlin, au croisement de la philosophie politique, de l'histoire de la médecine et des études sur le genre. (…) Il apparaît ainsi que le sexe et la race participe d'une même matrice au moment où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation.

Par Alain Garrigou (2007)
Depuis les années 1980, le nombre de sondages politiques a été multiplié par deux en France, et on en compte plus d'un millier par an. Ils occupent désormais une place centrale dans les commentaires médiatiques de la vie politique, et tout autant dans l'agenda et les décisions des responsables politiques eux-mêmes. Et, sauf en de rares occasions - qui n'altèrent en rien l'ivresse des sondages -, ceux-ci ne sont plus critiqués, et tout le monde affecte de croire qu'ils offrent un fidèle reflet de la réalité. Et pourtant… Dans cet essai vif et documenté, Alain Garrigou montre à quel point la production de sondages, ainsi que l'usage qui en est fait, confinent souvent à l'absurde. Il révèle notamment comment la fiabilité des résultats est gravement mise en cause par les techniques utilisées et par le refus croissant des citoyens de répondre aux sondeurs. Et, plus profondément, il explique comment la “sondomanie” a radicalement transformé la vie politique. Loin de favoriser la démocratie, comme le promettait dans les années 1930 George Gallup, le pionnier des sondages d'opinion, ceux-ci l'ont fortement pervertie, ne serait-ce que par le rôle invraisemblable qu'ils jouent dans les décisions de politique publique.

Par Aude Rabaud (2010)
Une conférence de l'UTLS au Lycée Pierre et Marie Curie (06 Menton)


Sociologie critique 1 (par Mediapart)
Luc Boltanski s'entretient avec Sylvain Bourmeau à l'occasion de la publication de De la critique (Gallimard). Dans cette partie de l'entretien, il explicite ce qu'il entend par "sociologie critique" et revient sur cette manière de faire de la sociologie qui fut la sienne aux côtés de Pierre Bourdieu dans les années 60 et 70.



Sociologie critique 2 (par Mediapart)
Luc Boltanski s'entretient avec Sylvain Bourmeau à l'occasion de la publication de De la critique (Gallimard). Dans cette partie de l'entretien, il explicite ce qu'il entend par "sociologie pragmatique de la critique" et revient sur cette manière de faire de la sociologie qui fut la sienne au Groupe de sociologie politique et morale dans les années 80 et 90.



Sociologie critique 3 (par Mediapart)
Luc Boltanski s'entretient avec Sylvain Bourmeau à l'occasion de la publication de De la critique (Gallimard). Dans cette partie de l'entretien, il indique comment peuvent s'articuler sociologie critique et sociologie de la critique pour produire une nouvelle critique, en vue de l'émancipation.



Pour une sociologie (ouvertement) politique
Du problème de l'immigration à la politique d'immigration comme problème.
Par Eric Fassin (2010)
Un film-entretien de Thomas Lacoste avec Eric Fassin, sociologue, professeur agrégé à l'Ecole Normale Supérieure (ENS) et chercheur à l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (Iris/CNRS/EHESS). Il est membre de l'association Cette France-là. Il est, entre autre, l'auteur de Le sexe politique. Genre et sexualité au miroir transatlantique (éd. EHESS, 2009) et De la question sociale à la question raciale ? Représenter la société française (dir. avec Didier Fassin, La Découverte, 2006).



Par Didier Fassin (2009)
Dans le cadre du cycle de journées d'études "A quoi servent les sciences humaines" (janv. 2009-mars 2012), la revue interdisciplinaire Tracés a choisi d'inviter Didier Fassin, professeur de sciences sociales à l'Institut d'étude avancée de Princeton (Etats-Unis) et directeur d’études à l’EHESS. À partir d’une étude de cas sur le monde humanitaire dans le conflit israélo-palestinien, une esquisse est ici proposée de ce que pourrait être une pensée critique à la fois respectueuse de l’intelligence sociale des agents et exigeante sur la liberté intellectuelle du chercheur.



Par Christian Morel (2009)
Dysfonctionnements majeurs en entreprise, selon la vision d'un sociologue et praticien. Vidéo produite dans le cadre du cycle de journées d'études "A quoi servent les sciences humaines" (2009-2012), organisé par la revue Tracés (http://traces.revues.org), en partenariat avec l'ENS LSH, le magazine Sciences humaines et le site La Vie des idées.